Mammographie de dépistage chez les femmes de 40 à 49 ans : mise à jour
2009-10-08 | Cancérologie, Dépistage et pratiques cliniques préventives
Le point sur la mammographie de dépistage chez les femmes de 40 à 49 ans
Au Québec, le cancer du sein est la première cause de cancer chez les femmes et la deuxième cause de mortalité par cancer, après le cancer du poumon. Il atteint près de 6 000 Québécoises chaque année. Il est bien établi que le dépistage mammographique permet de réduire la mortalité par cancer du sein chez les femmes de 50 à 69 ans. Depuis 1998, le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) offre d’ailleurs le dépistage par mammographie à l’ensemble des femmes de ce groupe d’âge, sur la base d’un examen tous les deux ans.
Des données récentes indiquent également que le dépistage annuel pour les femmes de 40 à 49 ans peut être efficace à réduire la mortalité par cancer du sein, mais moins que chez celles de 50 à 69 ans. C’est dans ce contexte que l’AETMIS a été chargée d’examiner la possibilité d’offrir aux femmes de participer à un programme de dépistage systématique par mammographie dès l’âge de 40 ans.
Si elle permet une certaine réduction de la mortalité, la mammographie de dépistage chez les femmes de 40 à 49 ans entraîne aussi certains inconvénients. En effet, chez la femme qui n’est pas encore ménopausée, le sein présente généralement une plus grande densité que chez la femme ménopausée. Les clichés mammographiques sont donc plus difficiles à interpréter. L’examen doit être répété annuellement, et les examens supplémentaires (mammographies, biopsies, etc.) sont plus fréquents que chez les femmes de 50 ans et plus. Les femmes plus jeunes sont également exposées à des doses plus importantes de radiations, ce qui comporte un risque en soi. Comme le cancer du sein est moins fréquent chez les femmes plus jeunes, ces inconvénients font en bonne partie contrepoids aux avantages qu’elles pourraient tirer de la participation à un programme de dépistage systématique.
Au vu de ces avantages et de ces inconvénients, l’AETMIS croit qu’il n’est pas souhaitable d’étendre le programme de dépistage à toutes les femmes de 40 à 49 ans. À l’heure actuelle, les médecins peuvent recommander à certaines femmes de ce groupe d’âge de subir une mammographie de dépistage selon l’évaluation qu’ils font de leur risque individuel. L’AETMIS considère qu’il faut poursuivre dans cette voie. Enfin, l’AETMIS émet d’autres recommandations sur l’organisation du PQDCS et sur le renforcement des mesures d'assurance de la qualité, afin d’optimiser les services offerts aux femmes.