Mammographie de dépistage : une réévaluation

2005-08-29 | Cancérologie, Dépistage et pratiques cliniques préventives

La mammographie de dépistage, pratiquée depuis environ 50 ans, vise à obtenir un diagnostic précoce du cancer du sein afin d'améliorer les chances de guérison. La technique, en constante évolution, comporte des variations importantes en ce qui concerne le matériel utilisé, l'interprétation des clichés et les aspects spécifiques d’un programme de dépistage tels que l'âge auquel les femmes y sont invitées, l'intervalle entre les cycles de dépistage, le nombre de cycles et les taux de participation.

Au Québec, un rapport du Conseil d'évaluation des technologies de la santé (CETS) recommandait en 1990 que cette pratique soit encadrée par un programme doté de normes de qualité. Un deuxième rapport du CETS publié en 1993 soulignait l’absence de preuves en faveur du dépistage pour les femmes de moins de 50 ans. Depuis 1998, le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) offre un dépistage systématique tous les deux ans aux femmes de 50 à 69 ans. Les femmes plus jeunes peuvent toujours obtenir une mammographie sur ordonnance de leur médecin.

Dans ce contexte, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a demandé à l'Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé (AETMIS) de réexaminer la qualité des preuves scientifiques sur lesquelles se fonde le PQDCS et la pertinence d'offrir le dépistage aux femmes de moins de 50 ans. Le présent rapport évalue différents aspects de la validité des essais publiés sur le sujet et leur pertinence par rapport à la performance et à la qualité d’un programme de dépistage moderne comme le PQDCS.

Un programme de dépistage ciblant les femmes de 50 à 69 ans reste justifié selon les données scientifiques disponibles. Cette justification ne s’étend toutefois pas aux femmes plus jeunes. Cependant, il n’est pas exclu que le dépistage individuel, fondé sur une évaluation personnalisée du risque de ces femmes, puisse être bénéfique. Cette conclusion devra être revue dans quelques années, lorsque les résultats d’un essai en cours au Royaume-Uni seront publiés. Enfin, un programme moderne de dépistage mammographique comme le PQDCS pourra tirer avantage de la mise en place de mesures visant à assurer une qualité de détection encore supérieure et à accroître le taux de participation.

REF41

Abonnez-vous à notre infolettre dès maintenant

Abonnement