Phase de rétablissement à la pandémie pour les personnes âgées ou en perte d'autonomie
CONSTATS DE L’INESSS (15-05-2020)
Basé sur la documentation disponible au moment de sa rédaction, malgré l’incertitude existante dans cette documentation et dans la démarche utilisée, l’INESSS met en lumière les constats suivants :
- Les expériences du vieillissement étant diversifiées et chaque personne âgée ayant des besoins différents, il apparait important de miser sur des services individualisés lors de la phase de rétablissement de la crise sanitaire actuelle. Divers besoins sont pressentis chez les personnes âgées et les personnes proches aidantes d’aînés, notamment sur le plan de la santé mentale, de la santé physique et de la sécurité financière. Un risque accru de violence et de maltraitance à leurs égards est également noté.
- Pour pallier les restrictions de soins et de services offerts en présence et considérant la possibilité d’un confinement prolongé des personnes âgées, les technologies de l’information et de la communication s'avèrent d’une pertinence sans précédent.
- Certaines personnes âgées et personnes proches aidantes auront besoin de soutien psychologique. Les groupes de soutien pour personnes endeuillées et les groupes de soutien pour personnes proches aidantes, traditionnellement offerts en présence, pourraient être offerts en mode virtuel, notamment pour réduire l’isolement social des aînés.
- La mise sur pied de programmes d’activités physiques à distance dédiés aux personnes âgées est proposée pour contrer les effets délétères de l’isolement autant sur la santé mentale que physique. De plus, l’activité physique est à intégrer au quotidien de toutes les personnes âgées afin de réduire le temps sédentaire.
- Considérant les risques de découragement, de sentiment d’impuissance ou d’épuisement auxquels font face plusieurs personnes proches aidantes, tout comme le risque accru de maltraitance envers les personnes âgées pendant la crise, il pourrait être important de maintenir, voire de bonifier, les services téléphoniques de soutien déjà offerts comme la ligne Info-Aidant ou la ligne Aide Abus Aînés.
- Une offre de services à domicile est à anticiper pour éviter l’épuisement, particulièrement chez les proches qui, lors de la crise, ont accueilli à leur domicile une personne ayant l’Alzheimer ou une maladie apparentée. Des besoins de soutien à domicile sont à anticiper pour les aînés qui ont vécu des impacts du confinement sur leur santé et leur bien-être.
- L’importance de bien planifier la demande en soins palliatifs à venir ainsi que l’importance d’offrir du soutien aux proches d’une personne en fin de vie sont soulignées. L’intégration de l’approche de soins palliatifs dans les soins pour les personnes âgées hébergées ou à domicile est valorisée dans la littérature.
- Considérant que la crise actuelle peut augmenter les risques de maltraitance, il faudra prévoir les effectifs nécessaires pour assurer le processus de vérification des faits, mais aussi déployer les interventions nécessaires pour répondre aux besoins des personnes âgées ayant subi un préjudice. De plus, la révision de la politique interne de lutte contre la maltraitance des établissements du RSSS exigée par la Loi L.6-3 pourra être une opportunité de réfléchir à la qualité de l’offre de soins et services aux personnes âgées et aux façons d’améliorer la réponse des établissements, advenant qu’une crise similaire se reproduise dans le futur.
- Considérant la possible prolongation du confinement des personnes âgées, les services de livraison d’épicerie ou de médicaments pourraient être maintenus ou déployés pour faciliter cet accès aux personnes âgées.
- La réaffirmation de l’importance de la concertation des réseaux locaux de services et de la coordination des actions entre les CISSS et CIUSSS et les partenaires du milieu seront de grande importance pour assurer une offre de service efficace et adaptée aux besoins des personnes âgées.
- Des actions pour diminuer la stigmatisation des aînés particulièrement touchés par la pandémie et pour revaloriser les milieux de vie substituts apparaissent essentielles.