Extract notice to the Minister

Luveris

Common name / Subject : Lutropine alpha
Name of the manufacturer : Serono
Form : Poudre injectable sous-cutanée
Dosage : 75 UI

Indication : Procréation assistée

INESSS' Recommendation
Maintien d’une décision antérieure – Avis de refus – Valeur thérapeutique

Minister's decisions
Information actuellement non disponible en ligne

Evaluation published on October 14, 2010

Description du médicament

La lutropine alpha est une hormone lutéinisante humaine recombinée de la classe des gonadotrophines. Elle est actuellement la seule préparation qui contient uniquement l’hormone lutéinisante (LH). Elle est indiquée « comme traitement d’association avec Gonal-fMC pour la stimulation du développement folliculaire chez la femme infertile atteinte d'hypogonadisme hypogonadotrophique et présentant une carence majeure en LH (LH < 1,2 UI/l) ». Les gonadotrophines humaines (MenopurMC, RepronexMC) ou la gonadoréline (LutrepulseMC) peuvent être également utilisées pour cet usage et sont inscrites comme médicaments d’exception pour une activité de procréation assistée chez la femme.

Valeur thérapeutique

Hypogonadisme hypogonadotrophique

L’étude ouverte et randomisée de O’Dea (2008) a pour but d’évaluer plusieurs doses de lutropine afin d’induire l’ovulation chez des femmes hypogonadotrophiques et d’évaluer son innocuité, lorsqu’elle est associée à la follitropine alpha. L’étude compte 40 femmes et, parmi celles-ci, seulement 34 femmes veulent concevoir. Le paramètre principal d’évaluation est le développement folliculaire. Les grossesses, un paramètre secondaire de l’étude, sont rapportées pour 12 femmes :

  • quatre grossesses sont survenues dans le groupe recevant la follitropine seule;
  • huit grossesses se répartissent ainsi selon la dose de lutropine reçue en plus de la follitropine : une grossesse pour la dose de 25 UI, quatre pour la dose de 75 UI et trois pour la dose de 225 UI.

Par ailleurs, pour les 15 femmes de l’étude ayant une carence majeure en LH sérique (< 1,2 UI/l), le nombre de grossesses n’est pas mentionné. Le Conseil ne retient pas les résultats de cette étude puisqu’elle n’a pas la puissance nécessaire au regard des grossesses ou des naissances vivantes, ce qui ne permet pas de conclure à une efficacité supérieure de la combinaison. De plus, il est d’avis que le nombre de femmes ainsi que le nombre total de cycles évalués par l’étude de O’Dea sont insuffisants pour lui permettre d’apprécier adéquatement la valeur thérapeutique de la lutropine. Ainsi, les données soumises sont considérées insuffisantes pour reconnaître la valeur thérapeutique de ce produit chez cette population.

Hypogonadisme normogonadotrophique

Le Conseil a répertorié une méta-analyse de la Collaboration Cochrane (Mochtar 2007) portant sur la comparaison entre l’efficacité de la lutropine ajoutée à une follitropine alpha par rapport à celle-ci utilisée seule, pour des techniques de procréation assistée, chez des femmes normogonadotrophiques. Sur la base des 14 études randomisées et contrôlées retenues, la conclusion des auteurs est qu’il n’y a pas de bénéfice à l’ajout de la lutropine à une follitropine alpha quant au nombre de grossesses.

Pour la plupart des études disponibles (Gómez-Palomares 2005, Lisi 2005, Pezzuto 2009), l’objectif est d’estimer l’ajout de la lutropine à la follitropine alpha (Gonal-fMC) en comparaison avec l’utilisation de la follitropine seule. La population est constituée de femmes dont l’étiologie de l’infertilité est variée, notamment l’endométriose et des facteurs tubaires. Les résultats sur le paramètre principal d’évaluation, le recrutement d’ovocytes pour la fécondation in vitro, sont présentés après trois cycles. Bien que les résultats sur le nombre de grossesses soient rapportés (Lisi, Pezzuto), ils le sont pour des paramètres d’évaluation secondaires, sur de petits nombres de femmes et pour des sous-groupes évalués a posteriori (Lisi). Une étude, celle de Pezzuto, arrive à un résultat significatif sur les grossesses cliniques, soit deux grossesses par rapport à neuf grossesses, dans le groupe recevant la combinaison. Ces données sont jugées insuffisantes par le Conseil puisque ce nombre est faible.

Ainsi, le Conseil est d’avis qu’il ne dispose toujours pas de données suffisantes pour reconnaître la valeur thérapeutique de la lutropine, tant chez les femmes atteintes d’hypogonadisme hypogonadotrophique que chez celles présentant de l’hypogonadisme normogonadotrophique. Le Conseil ne retient pas les résultats des études, puisque les grossesses, lorsqu’elles sont présentées, sont tirées de petites cohortes et n’ont pas fait l’objet d’une analyse statistique, ce qui ne permet pas de conclure à une efficacité de l’ajout de la lutropine associée à une follitropine par rapport à l’utilisation d’une follitropine seule.

Conclusion

En conséquence, le Conseil a de nouveau recommandé de ne pas inscrire LuverisMC sur les listes de médicaments, puisqu’il ne satisfait pas au critère de la valeur thérapeutique.

 

Principales références utilisées

Gómez-Palomares JL, Acevedo-Martín B, Andrés L, et coll. LH improves early follicular recruitment in women over 38 years old. Reprod Bio Med Online 2005; 11: 409-414.

Lisi F, Rinaldi L, Fishel S, et coll. Evaluation of two doses of recombinant luteinizing hormone supplementation in an unselected group of women undergoing follicular stimulation for in vitro fertilization. Fertil Steril 2005; 83:309-15.

Mochtar MH, Van der Veen F, Ziech M, et coll. Recombinant Luteizing hormone (rLH) for controlled ovarian hyperstimulation in assisted reproductive cycles. Cochrane database of systematic reviews. 2007; Issue 2. DOI: 10.1002/14651858.

O'Dea L, O'Brien F, Currie K, et coll. Follicular development induced by recombinant luteinizing hormone (LH) and follicle-stimulating hormone (FSH) in anovulatory women with LH and FSH deficiency: evidence of a threshold effect. Curr Med Res Opin 2008;24:2785-93.

Pezzuto A, Ferrari B, Coppola F, et coll. LH supplementation in down-regulated women undergoing assisted reproduction with baseline low serum LH levels. Gynecological Endocrinology, 2009; 1-7.

Note : D’autres références, publiées ou non publiées, ont été consultées.

 

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