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Le cancer de la prostate est un cancer fréquent chez les hommes au Québec. Lorsque ce cancer est métastatique, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, il n’existe aucun traitement pour le guérir. À ce stade de la maladie, les patients vivent habituellement moins de 3 ans s’ils ne sont pas traités. Les patients qui ont une maladie dite sensible à la castration reçoivent actuellement une thérapie hormonale accompagnée d’enzalutamide (Xtandi^MC), d’apalutamide (Erleada^MC) ou d’une chimiothérapie, nommée docetaxel.

Le darolutamide (Nubeqa^MC) est un médicament qui cible les récepteurs des androgènes et diminue la croissance des cellules cancéreuses. Il s’utilise en association avec le docetaxel et une thérapie hormonale pour traiter le cancer de la prostate métastatique sensible à la castration. Cette association vise à retarder la progression de la maladie et son évolution vers une maladie résistante à la castration. Le darolutamide s’administre par voie orale.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du darolutamide repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que l’ajout du darolutamide prolonge la vie des patients par rapport à l’association du docetaxel et de la thérapie hormonale. L’ajout du darolutamide ne semble pas augmenter les effets secondaires et ne détériore pas la qualité de vie des patients. Il s'agit donc d'un nouveau traitement qui comble un besoin de santé pour les patients capables de tolérer la chimiothérapie.

Le coût de traitement par l’association TPA/docetaxel/darolutamide est élevé. De plus, comparativement à l’association TPA/docetaxel, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie des patients) n’est pas favorable. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement de l’association TPA/docetaxel/darolutamide entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 19 M$ sur le budget de la RAMQ et des établissements de santé, et ce, pour le traitement de 485 patients.

Bien que cette maladie ne puisse pas être guérie à ce stade, l’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de prolonger la vie et de conserver une bonne qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser Nubeqa^MC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.