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Le lupus érythémateux disséminé est une maladie auto-immune, c’est-à-dire une maladie au cours de laquelle une anomalie du système immunitaire le pousse à s’attaquer et à détruire des cellules saines de l’organisme en provoquant de l’inflammation. Le lupus évolue sur plusieurs années et peut affecter tous les organes, notamment la peau, les articulations, les reins, les poumons, le cœur et le système nerveux. Les manifestations de cette maladie sont très variées et l’intensité des symptômes fluctue également au cours de la vie du patient. Il y a alternance des périodes de poussée de la maladie (rechute) et de périodes où les symptômes diminuent ou disparaissent (rémission). Actuellement, les patients peuvent recevoir un traitement standard, qui consiste en diverses combinaisons de médicaments, pour contrôler les symptômes et prévenir les poussées de la maladie. Cependant, il arrive que ce traitement standard soit insuffisant pour bien contrôler la maladie ou que certains médicaments soient mal tolérés.

L’anifrolumab (Saphnelo^MC), administré par voie intraveineuse, est donné en ajout au traitement standard chez les patients dont la maladie n’est pas bien contrôlée. L’anifrolumab bloque l’activité des interférons de type 1, molécules impliquées dans la réponse immunitaire et présentes en grande quantité chez les personnes atteintes de lupus. En bloquant leur action, l’anifrolumab pourrait réduire l’inflammation qui provoque les signes et les symptômes du lupus.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’anifrolumab repose sur 3 études de bonne qualité. Dans l’ensemble, leurs résultats permettent de constater qu’avec l’ajout de l’anifrolumab au traitement standard, plus de patients ont pu obtenir un meilleur contrôle de l’activité du lupus, une diminution des symptômes cutanés ou articulaires et ont pu réduire leur consommation de corticostéroïdes. De plus, l’anifrolumab est bien toléré et semble sécuritaire à long terme.

Le coût de traitement à l’anifrolumab est élevé. De plus, comparativement aux traitements standards, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie des patients) n’est pas favorable. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement de l’anifrolumab entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 2,1 M$ sur le budget de la RAMQ pour le traitement de 35 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement afin de prévenir les rechutes, de retarder la progression de la maladie et de conserver une bonne qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser Saphnelo^MC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.