Traitement des patients atteints de cancer et guéris de la COVID-19
Constats DE L’INESSS (18-06-2020)
En se basant sur la documentation scientifique disponible au moment de sa rédaction, et sur les consultations menées, malgré l’incertitude existante dans cette documentation et dans la démarche utilisée, l’INESSS estime que :
- Pour la sécurité du patient, du personnel soignant et celle des autres usagers des centres oncologiques, l’initiation ou le retour au traitement de chimiothérapie ou de radiothérapie suivant un épisode de COVID-19 ne devrait pas être considéré tant qu'il n'y a aucune certitude que le patient est guéri et que le virus n'est plus présent, sauf en présence d’un cancer où un traitement ne peut être retardé :
- Situation où un traitement peut être retardé : le retour au traitement ne devrait pas se faire avant 21 jours après le début de la maladie (COVID-19), en absence de fièvre et symptômes depuis ≥ 48h et en présence de 2 tests PCR négatifs (réalisés à 24h d’intervalle).
Le retour au traitement pourrait être retardé pour une période plus longue si les ressources nécessaires à l’administration du traitement ou à la gestion des complications sont limitées et que le retour au traitement n’est pas jugé urgent. - Situation où un traitement ne peut être retardé : le retour au traitement ne devrait pas se faire avant que les symptômes ne soient résolus et en présence d’un test PCR négatif. La décision de traiter précocement ces patients devrait être prise au cas par cas après concertation entre l’oncologue et un microbiologiste-infectiologue en tenant compte des risques-bénéfices pour le patient et des enjeux liés à la sécurité des autres usagers et des professionnels de la santé.
Le MSSS a émis des recommandations concernant la priorisation des soins en contexte de pandémie COVID-19. Ces derniers proposent différents délais en fonction du traitement envisagé.
- Situation où un traitement peut être retardé : le retour au traitement ne devrait pas se faire avant 21 jours après le début de la maladie (COVID-19), en absence de fièvre et symptômes depuis ≥ 48h et en présence de 2 tests PCR négatifs (réalisés à 24h d’intervalle).
- La détection de l’ARN viral est fréquemment prolongée chez les patients atteints de la COVID-19, mais son impact clinique reste inconnu à l’heure actuelle. Chez les patients qui auraient besoin d’un traitement anti-cancéreux, mais qui restent positifs pour la COVID-19 de façon prolongée, la situation devrait être discutée avec des experts.
- Lors du retour au traitement, une attention particulière doit être portée pour repérer les symptômes indiquant une recrudescence du virus de la COVID-19 ou l’apparition d’une infection secondaire.
- La possibilité qu’un patient puisse être réinfecté par la COVID-19 est inconnue. Le risque de réinfection et de complications suivant une suppression ou une activation du système immunitaire dues aux traitements oncologiques doit être évalué au cas par cas en prenant en considération les bénéfices et les risques pour le patient.