Étude sur l’usage des antipsychotiques

2012-05-29 | Médicaments: Usage optimal, Santé mentale

Étude rétrospective de cohorte transversale

Introduction

L’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) dresse un portrait de l’usage des AP chez les personnes de 25 ans ou plus, en portant une attention particulière à ceux de 65 ans ou plus ayant reçu un diagnostic de démence.

Objectifs

La présente étude avait comme objectif de déterminer la prévalence et les proportions de l’usage de tous les types de thérapies AP chez les 25 ans ou plus, de décrire l’usage des AP chez les 65 ans ou plus selon les groupes de psychopathologies, avec une analyse plus soutenue chez ceux avec un diagnostic de démence.

Méthodologie

Une étude descriptive rétrospective et transversale a été menée chez les personnes de 25 ans ou plus inscrites pour au moins 360 jours, au cours des années 2006 et 2009, au régime public d’assurance médicaments (RPAM) administré par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

Résultats

En 2009, par rapport à 2006, la prévalence de l’usage d’AP a augmenté de 7,5 % chez les 25 ans ou plus. La thérapie AP courte durée a connu une croissance semblable (de 10 %) dans les deux groupes d’âge (25-64 ans et 65 ans ou plus) alors que la polythérapie longue durée restait stable. La monothérapie longue durée a quant à elle augmenté deux fois plus (13,5 %) chez les 25-64 ans que chez les aînés (6,0 %).
Chez les aînés avec diagnostic de démence, la prévalence de l’usage d’AP a augmenté de 13,3 % (de 1,5 % en 2006 à 1,7 % en 2009); la rispéridone était l’AP le plus utilisé (46,7 % des utilisateurs), suivie par la quétiapine (37,7 % des cas).

Conclusion

Malgré le manque d’indication officielle sur l’usage des AP en gériatrie, et surtout des atypiques, ces médicaments sont prescrits au Québec pour traiter plusieurs psychopathologies. La prévalence d’usage des AP chez les aînés avec un diagnostic de démence a augmenté aussi, malgré les avis envoyés par Santé Canada aux professionnels de la santé concernant le risque accru de mortalité et d’événements vasculaires cérébraux associés à l’usage des AP atypiques. L’usage à long terme des doses élevées et des doses associées à un risque élevé de mortalité observé chez ces patients, sans l’appui de données probantes, est préoccupant et souligne la nécessité d’établir des lignes directrices concernant l’usage des AP chez les aînés, et surtout chez ceux avec diagnostic de démence.

   

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