Pertinence de l’ajout du dépistage universel de l’infection congénitale au cytomégalovirus (CMV) au programme québécois de dépistage néonatal

Le cytomégalovirus (CMV) est un virus commun qui fait partie de la famille des herpèsvirus et qui a la capacité d’établir une latence à vie. Lorsqu’une femme enceinte est infectée, il y a un risque que son bébé soit atteint de l’infection congénitale au CMV (icCMV). Il n’existe aucun vaccin empêchant l’infection au CMV et les infections congénitales chez les nouveau-nés.

La prévalence à la naissance de l’infection congénitale au CMV est d’environ 1 cas par 200 naissances au Canada. Environ 75 % à 80 % des enfants atteints d’icCMV ont un bon pronostic et n’auront pas d’impact évident de la maladie. La gravité des effets indésirables à long terme varie considérablement, allant de déficits minimes à des complications neurodéveloppementales majeures pour une minorité de nouveau-nés. Le problème d’audition est la séquelle la plus commune.

Dans le contexte actuel au Québec, le repérage clinique n’identifie qu’une très faible proportion des nourrissons infectés et d’autres sont identifiés lorsqu’ils échouent le test de dépistage de la surdité.

À ce jour, deux provinces canadiennes et un état américain ont débuté le dépistage néonatal universel de l’infection congénitale au CMV.

En raison d’un manque de données probantes dans la littérature sur la performance des programmes implantés avec le sang séché, sur l’efficacité du dépistage universel et l’efficacité du traitement sur un plus large éventail de patients infectés, l’INESSS ne recommande pas l’ajout du dépistage universel de l’infection congénitale au cytomégalovirus à la plateforme sanguine du Programme québécois de dépistage néonatal. Un dépistage universel engendrerait du surdiagnostic en identifiant une proportion importante de nouveau-nés asymptomatiques qui nécessiterait malgré tout un suivi multidisciplinaire, ayant ainsi un impact important sur les services de santé. Outre le dépistage, d'autres stratégies de prévention de l’infection sont efficaces pour réduire la prévalence de cette infection. La prévention passe notamment par l’information à transmettre aux professionnels de même qu’aux parents et futurs parents pour une meilleure connaissance de cette maladie et des mesures d’hygiène ayant le potentiel de réduire la contamination. Enfin, les ressources humaines en audiologie devraient d'abord être concentrées pour finaliser l'implantation du Programme québécois de dépistage de la surdité chez les nouveau-nés, un programme dont bénéficiera une partie des nouveau-nés québécois atteints de l’icCMV.

Notice Santécom: 175526

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