Prise en charge de la douleur chronique (non cancéreuse) : organisation des services de santé
2006-05-09 | Modes d'intervention en santé
L’enjeu de l’organisation des services
Au Québec, comme dans plusieurs autres régimes, les services offerts aux patients québécois souffrant de douleur chronique sont fragmentés et les délais d’attente sont longs à tous les niveaux du système de soins. Les quelques cliniques multidisciplinaires de la douleur du Québec n’ont pas suffisamment de ressources pour dispenser les soins appropriés. L’accès aux services varie selon les régions et dans la mesure où les patients y sont dirigés par un tiers payeur (notamment, la Commission de la santé et de la sécurité du travail et la Société de l’assurance automobile du Québec).
L’évaluation effectuée par l’AETMIS vise principalement à définir les composantes organisationnelles des soins destinés aux patients souffrant de douleur chronique et les modes d’intervention employés pour leur venir en aide, de même que les diverses modalités de prise en charge. Pour ce faire, le rapport se penche notamment sur le cas de trois systèmes de santé qui ont un engagement clair à l’égard de la prise en charge de la douleur chronique, soit la France, l’Australie et la Veterans Health Administration (VHA) des États-Unis.
Une approche globale de prise en charge de la douleur chronique
Compte tenu de la prévalence de la douleur chronique, des incapacités qu’elle entraîne et de la consommation intensive de services de santé qui en découle, l’AETMIS considère que la douleur chronique devrait être reconnue comme un problème de santé chronique majeur et que des ressources devraient y être allouées en conséquence. À la lumière de son analyse, l’AETMIS préconise, notamment, d’organiser les services de manière intégrée et hiérarchisée afin d’offrir un diagnostic précoce et un traitement rapide ainsi qu’une gradation des soins en fonction de la persistance et de la gravité du problème. L’Agence recommande aussi d’adopter une approche interdisciplinaire à tous les niveaux de soins. Ces mesures devraient être accompagnées de stratégies de formation pour les médecins et les autres professionnels de la santé. Il est également recommandé que des mécanismes de suivi et d’assurance de la qualité des services soient mis en place. Enfin, l’AETMIS recommande aux organismes subventionnaires d’envisager sérieusement de financer la recherche clinique et d’évaluer l'implantation des programmes et des processus de prise en charge de la douleur chronique.