Traitement du cancer de l’œsophage : revue systématique sur les techniques chirurgicales

2011-01-18 | Cancérologie

La prise en charge thérapeutique du cancer de l’œsophage propose plusieurs approches : la résection chirurgicale ou œsophagectomie avec dissection ganglionnaire, la chimiothérapie, la radiothérapie ou la chimioradiothérapie seules ou associées à la chirurgie. Les taux de survie globale de ce cancer dont l’évolution est très rapide sont faibles même après traitement. À la lumière de son analyse, effectuée à la demande du Comité sur l’évolution des pratiques en oncologie (CEPO), l’AETMIS a conclu qu’aucune différence n’a été démontrée entre les techniques transthoracique et  transhiatale sur les plans de la mortalité postopératoire, quel que soit le type histologique de la tumeur.

L’œsophagectomie par voie transthoracique en bloc favorise la survie globale à long terme (cinq ans) et la survie sans maladie lorsque la résection tumorale est complète, lorsqu’il n’y a pas d’envahissement ganglionnaire (N0) ou lorsque le nombre de ganglions envahis (N1) est inférieur à huit chez les patients atteints d’un adénocarcinome de l’œsophage et de la jonction œsogastrique mais elle augmente le risque de complications pulmonaires. Le risque de lésions du nerf récurrent laryngé est élevée avec la voie transhiatale. Quelle que soit l’approche chirurgicale (transthoracique et transhiatale), l’apparition de fistules anastomotiques est plus fréquente lorsque l’anastomose est pratiquée au niveau de la région cervicale mais ces fistules ont des conséquences moins graves que les thoraciques ou médiastinales. À noter qu’en raison de la faible incidence du cancer de l’œsophage, les études retenues ont de petites tailles d’échantillons et sont de faible puissance. De plus, l’hétérogénéité des caractéristiques tumorales, des profils cliniques des patients et des techniques chirurgicales utilisées ne permettent pas de réaliser des études comparatives de bonne qualité méthodologique, la majorité des études sont de nature rétrospective. L’interprétation de ces études appelle donc à la prudence.

Ce document est le deuxième d’une série de trois rapports sur le traitement du cancer de l’œsophage. Il fait suite à une revue systématique sur la thérapie néoadjuvante et la chimioradiothérapie seule. Enfin, un troisième rapport aborde la relation entre le volume d’interventions par centre hospitalier et par chirurgien et les résultats du traitement chirurgical relatifs à la mortalité à court terme.

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