Usage des antidépresseurs chez les personnes inscrites au régime public d’assurance médicaments du Québec – étude descriptive de 1999 à 2004
2008-03-30 | Médicaments: Usage optimal
L’usage des antidépresseurs est en croissance et les indications approuvées ou non de ces médicaments se multiplient. Par ailleurs, Santé Canada a publié ces dernières années un certain nombre d’avis et de mises en garde concernant ces médicaments, l’un deux, la néfazodone, ayant même fait l’objet d’une interruption de commercialisation. À la suite des recommandations de la Table de concertation du médicament, le Conseil du médicament portait à la liste de ses tâches prioritaires l’étude de l’usage des antidépresseurs au Québec.
Le Conseil a analysé la prévalence de l’usage des antidépresseurs chez les personnes inscrites, entre 1999 et 2004, au régime public d’assurance médicaments, régime administré par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). L’analyse a porté sur des cohortes annuelles constituées des personnes assurées de façon continue entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’une ou l’autre des années 1999 à 2004. Les données de prévalence pour les années 2005 et 2006 ont été ajoutées à l’Annexe 1 du rapport. Des analyses ont également porté sur deux cohortes de personnes assurées durant cinq années consécutives soit de 1999 à 2003 et de 2000 à 2004. Enfin, dans le but d’examiner la consommation des nouveaux utilisateurs, des cohortes de personnes assurées durant trois années consécutives ont été formées de façon à obtenir leur consommation d’antidépresseurs au cours de l’année précédant et de l’année suivant celle à l’étude. On a également examiné, chez les utilisateurs d’antidépresseurs, l’usage d’autres groupes de médicaments employés pour traiter les troubles du système nerveux central.
La prévalence de l’usage d’antidépresseurs est passée de 8,1 % en 1999 à 10,6 % en 2004. Le nombre annuel moyen de jours-ordonnances d’antidépresseurs par utilisateur est passé de 226,0 en 1999 à 281,9 jours-ordonnances en 2004. De 2000 à 2004, près d’une personne sur cinq (19,2 %) a pris des antidépresseurs au cours d’au moins une année sur cinq, alors que plus d’une personne sur vingt (5,2 %) en a pris au cours de chacune de ces cinq années. La prévalence est plus élevée chez les femmes que chez les hommes, elle est plus élevée chez les prestataires de l’assistance-emploi que chez les adhérents, et elle augmente généralement avec le groupe d’âge.
Parmi les personnes ayant eu au moins un diagnostic de dépression majeure en cours d’année, le pourcentage de celles ayant reçu des antidépresseurs est passé de 67,2 % en 1999 à 68,5 % en 2004. Dans le cas des personnes atteintes de troubles anxieux, ces pourcentages sont respectivement de 35,9 % et 41,5 %. Alors qu’il est généralement recommandé que les personnes souffrant de dépression majeure prennent des antidépresseurs pendant au moins neuf mois, seulement 36,4 % des nouveaux utilisateurs de 2003 avaient suivi un traitement de cette durée.
Des changements notables sont survenus entre 1999 et 2004 quant aux dénominations communes d’antidépresseurs les plus utilisées. En effet, par rapport à l’ensemble des ordonnances, la proportion des ordonnances de citalopram et de venlafaxine a doublé, alors que les ordonnances de paroxétine et de sertraline chutaient de plus de la moitié. Quant à l’amitriptyline, sa part restait la même.