Extrait d'avis au ministre

Aclasta

Dénomination commune / Sujet : Acide zolédronique
Nom du fabricant : Novartis
Forme : Solution pour perfusion intraveineuse
Teneur : 5 mg/100 ml

Indication : Ostéoporose

Recommandation de l'INESSS
Avis de refus – Aspects économique et pharmacoéconomique

Décision du Ministre
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Évaluation publiée le 01 juin 2008

Description du médicament

L’acide zolédronique est un bisphosphonate azoté inhibant la résorption osseuse médiée par les ostéoclastes. AclastaMC est indiqué, à raison de 5 mg une fois par année, notamment, pour le traitement de l’ostéoporose postménopausique. D’autres médicaments sont actuellement inscrits sur les listes de médicaments pour cette condition : l’alendronate (FosamaxMC et autres), le risédronate (ActonelMC) et l’étidronate en association avec le calcium (DidrocalMC). AclastaMC est inscrit comme médicament d’exception pour le traitement de la maladie de Paget.

Valeur thérapeutique

Les données cliniques documentant l’efficacité de l’acide zolédronique pour le traitement de l’ostéoporose proviennent des études HORIZON-PFT (Black 2007) et HORIZON-RFT (Lyles 2007). Il s’agit d’essais cliniques randomisés et contrôlés avec placebo d’une durée de trois ans. L’étude HORIZON-PFT vise à évaluer l’efficacité de l’acide zolédronique chez des femmes postménopausées avec une ostéoporose fracturaire. Les résultats démontrent qu’en comparaison avec le placebo, l’acide zolédronique réduit de 70 % l’incidence de nouvelle fracture vertébrale morphométrique. Il réduit également le risque de fracture de la hanche de 41 %. Quant à l’étude HORIZON-RFT, elle vise à déterminer l’efficacité de l’acide zolédronique à prévenir l’apparition de nouvelle fracture clinique chez des sujets ayant subi une réparation chirurgicale d’une fracture de la hanche. Les résultats démontrent que l’acide zolédronique, en comparaison avec le placebo, permet une réduction de 35 % du risque de nouvelle fracture.

Au regard de l’innocuité, l’acide zolédronique entraîne un syndrome grippal durant les trois premiers jours suivant la perfusion. L’incidence de cet effet indésirable est réduite par l’administration d’antipyrétiques en prévention. Dans l’étude HORIZON-PFT, l’acide zolédronique a entraîné plus de fibrillation auriculaire grave que le placebo. Par ailleurs, dans l’étude HORIZON-RFT, on a observé moins de décès dans le groupe de sujets recevant l’acide zolédronique.

Un essai randomisé et contrôlé avec un comparateur actif d’une durée de 52 semaines a été étudié (McLung 2006). Il vise à démontrer le non infériorité de l’acide zolédronique à la dose annuelle de 5 mg en perfusion intraveineuse avec l’alendronate à la dose de 70 mg par semaine, sur le maintien de la densité minérale osseuse chez des femmes atteintes d’ostéoporose postménopausique. Les résultats démontrent que l’acide zolédronique est non inférieur à l’alendronate pour ce paramètre d’efficacité.

Compte tenu des bénéfices mis en évidence dans ces études, le Conseil reconnaît la valeur thérapeutique de l’acide zolédronique pour le traitement de l’ostéoporose postménopausique.

Aspects économique et pharmacoéconomique

Le prix d’une fiole de 5 mg d’AclastaMC est de 645 $ pour un coût de traitement annuel de 677 $. Ce coût est près de deux fois plus élevé que celui de la version générique de l’alendronate administré de façon hebdomadaire (343 $). De plus, le coût d’AclastaMC est supérieur au coût annuel pondéré de l’ensemble des traitements oraux de bisphosphonates évalué à 541 $. Il est à noter que les coûts rapportés incluent la marge bénéficiaire du grossiste et les frais des services professionnels du pharmacien pour fins de comparaison.

Au point de vue pharmacoéconomique, comparativement aux bisphosphonates oraux administrés hebdomadairement, AclastaMC présente des coûts par année de vie gagnée pondérée par la qualité (QALY) beaucoup trop élevés pour le considérer coût-efficace. D’ailleurs, pour plusieurs groupes d’âge étudiés, l’analyse montre que l’utilisation du produit entraîne des coûts additionnels en soins de santé, en absence d’une efficacité additionnelle pouvant les justifier. Toutefois, l’analyse pharmacoéconomique disponible ne tenait pas compte de l’adhésion aux différents traitements. Le Conseil juge que cet élément est important à considérer pour être en mesure d’évaluer adéquatement la relation entre le coût et l’efficacité d’AclastaMC comparativement à celle des bisphosphonates oraux. Ainsi, considérant les données disponibles, le Conseil est d’avis que le produit ne rencontre pas les critères économique et pharmacoéconomique.

Conclusion

En conséquence, le Conseil a recommandé de ne pas inscrire AclastaMC sur les listes de médicaments puisque les critères économique et pharmacoéconomique ne sont pas rencontrés.

Principales références utilisées

Black DM, Delmas PD, Eastell R, et coll. Once-yearly zoledronic acid for treatment of postmenopausal osteoporosis. N Eng J Med 2007; 356: 1809-22.

Lyles KW, Colon-Emeric CS, Magaziner JS, et coll.Zoledronic acid and clinical fractures and mortality after hip fracture. N Eng J Med 2007; 356: 1-11.

McClung M, Recker R, Miller P, et coll. Intravenous zoledronic acid 5 mg in the treatment of postmenopausal women with low bone density previously treated with alendronate. Bone 2007; 44: 122-8.

Note : D’autres références publiées ou non publiées ont été consultées.

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