Extrait d'avis au ministre

Le mésothéliome pleural malin est un cancer rare, agressif et qui ne peut être guéri. Il affecte la membrane qui recouvre les poumons, appelée la plèvre. Ce cancer est presque exclusivement causé par une exposition à l’amiante qui peut avoir eu lieu plusieurs décennies avant l’apparition de la tumeur. En raison de son emplacement et des symptômes peu spécifiques qu’il provoque et qui peuvent être attribués à d’autres maladies, il est généralement diagnostiqué à un stade avancé. Cela fait que la plupart du temps, la tumeur ne peut pas être retirée par intervention chirurgicale. L’espérance de vie de ces patients est généralement inférieure à un an. Actuellement, ils reçoivent une chimiothérapie principalement composée de pemetrexed et d’un sel de platine (carboplatine ou cisplatine).

Le nivolumab (Opdivo^mc) en association avec l’ipilimumab (Yervoy^mc) est une immunothérapie indiquée pour traiter le mésothéliome pleural malin, qui ne peut pas être enlevé par chirurgie. Comme les autres traitements offerts à ce stade de la maladie, l’association nivolumab/ipilimumab vise à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la survie et à améliorer le confort des patients; aucun ne permet de guérir.

L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables de l’association nivolumab/ipilimumab repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats démontrent que ce traitement permet de prolonger la vie des patients, par rapport à la chimiothérapie, chez un nombre assez élevé de patients, avec une toxicité globalement acceptable.

Le coût du traitement de l’association nivolumab/ipilimumab est élevé. Le rapport entre son coût et son efficacité (les effets sur la durée de vie et la qualité de vie), comparativement à la chimiothérapie standard, est très élevé et défavorable. De plus, l’INESSS estime qu’au cours des 3 prochaines années, cette association de médicaments entraînerait pour les établissements de santé des dépenses additionnelles d’environ 14 millions de dollars au total pour le traitement de 124 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients atteints d’un mésothéliome pleural malin et leurs proches aidants, de prolonger la vie le plus longtemps possible. Dans un contexte de ressources limitées, il doit émettre des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser l’association nivolumab/ipilimumab à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.