Extrait d'avis au ministre

Fuzeon

Dénomination commune / Sujet : Enfuvirtide
Nom du fabricant : Roche
Forme : Poudre injectable sous-cutanée
Teneur : 108 mg

Indication : Infection par le VIH

Recommandation de l'INESSS
Médicaments d'exception – Modifications des indications reconnues

Décision du Ministre
Information actuellement non disponible en ligne

Évaluation publiée le 01 octobre 2007

Description du médicament

L'enfuvirtide est le seul agent antirétroviral de sa classe de médicaments. Il s’agit d’un inhibiteur de la fusion du VIH avec la cellule humaine. Alors que les autres antirétroviraux actuellement disponibles agissent à différents niveaux de la réplication virale dans la cellule, l'enfuvirtide prévient l'entrée du virus à l'intérieur de la cellule. Son mécanisme d'action est donc différent et complémentaire. L'enfuvirtide est indiqué en association avec d'autres antirétroviraux pour le traitement de l'infection à VIH-1 chez les personnes prétraitées qui présentent des signes de réplication virale malgré un traitement antirétroviral en cours.

Au regard du seuil de charge virale requis lors de l’initiation d’un traitement de relais en cas d’échec, le seuil choisi antérieurement (5 000 copies/ml) reposait sur des données probantes provenant de plusieurs essais cliniques. Parmi les raisons qui motivent le choix d’un seuil, on retrouve :

  • la nécessité de différencier un rebond virologique d’un échec ou d’une réponse incomplète;
  • la possibilité de mener des essais de résistance;
  • la diminution du risque d’acquérir de nouvelles mutations.

La trousse de détection actuellement utilisée au Québec permet de déceler des mutations à partir d’une charge virale supérieure à 500 copies/ml, tout en rencontrant les objectifs cités précédemment et en minimisant le risque d’acquérir de nouvelles mutations. Dans l’optique de démontrer une réponse virologique incomplète après au moins trois mois de traitement, le Conseil recommande que le seuil pour autoriser l’enfuvirtide soit abaissé à 500 copies/ml.

En ce qui concerne l’autre indication de paiement de l’enfuvirtide, bien qu’il ne soit généralement pas recommandé d’utiliser l’enfuvirtide lorsqu'il est le seul médicament actif d'un régime thérapeutique, cette option peut être considérée dans le cas d’individus dont l’état est sérieusement compromis à court terme et qui n’ont aucune autre option thérapeutique. Le Conseil considère que pour ces cas il est raisonnable de s’en tenir aux données probantes et de maintenir le seuil actuel de 5 000 copies/ml.

Les durées d’autorisation sont également revues et le Conseil les juge toujours valables. En effet, la durée d’autorisation initiale de cinq mois tient compte du test de charge virale requis à trois mois et du temps nécessaire pour les analyses ainsi que pour le suivi par le médecin traitant. Par ailleurs, l’usage prolongé de l’enfuvirtide à la suite d’un échec virologique ou immunologique n’a démontré aucun bénéfice (Montaner 2005). Ainsi, pour les autorisations subséquentes, la durée de douze mois doit être maintenue.

Dans le but d’uniformiser les valeurs de charge virale requises pour l’initiation du traitement par des antirétroviraux utilisés en traitement de relais en cas d’échec, le Conseil a recommandé de modifier les conditions de paiement pour FuzeonMC comme suit :

  • pour le traitement, en association avec d'autres antirétroviraux, des personnes infectées par le VIH :

    • dont la charge virale actuelle est supérieure ou égale à 5 000 copies/mL tout en étant traitées depuis au moins 3 mois par une association d’antirétroviraux,

      et

    • pour lesquelles une épreuve de laboratoire démontre une sensibilité à un seul antirétroviral ou à aucun;

    La durée maximale de l'autorisation initiale est de 5 mois.

    Lors des demandes subséquentes, le médecin doit fournir l’évidence d’un effet bénéfique :

    • sur la mesure d'une charge virale récente, démontrant une réduction d'au moins 0,5 log comparativement à la charge virale obtenue avant le début de l'enfuvirtide;

      ou

    • sur un décompte de CD4 récent, démontrant une augmentation d’au moins 30 % comparativement au décompte de CD4 obtenu avant le début de l’enfuvirtide;

    Les autorisations auront alors une durée maximale de 12 mois.
  • pour le traitement, en association avec d'autres antirétroviraux, des personnes infectées par le VIH :

    • dont la charge virale actuelle et une autre d’il y a au moins un mois sont supérieures ou égales à 500 copies/ml, tout en étant traitées par une association de 3 antirétroviraux ou plus depuis au moins 3 mois ainsi que dans l'intervalle entre les 2 mesures,

      et

    • qui ont reçu, au préalable, au moins un autre traitement avec des antirétroviraux, qui s’est soldé par un échec virologique documenté, après au moins 3 mois de traitement,

      et

    • qui ont fait l'essai, depuis le début de leur thérapie antirétrovirale, d'au moins un inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse, un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse et un inhibiteur de la protéase, sauf en présence d'une résistance de classe;

    La durée maximale de l'autorisation initiale est de 5 mois.

    Lors des demandes subséquentes, le médecin doit fournir l’évidence d’un effet bénéfique :

    • sur la mesure d'une charge virale récente, démontrant une réduction d'au moins 0,5 log comparativement à la charge virale obtenue avant le début de l'enfuvirtide;

      ou

    • sur le décompte de CD4 récent, démontrant une augmentation d’au moins 30 % comparativement au décompte de CD4 obtenu avant le début de l’enfuvirtide;

    Les autorisations auront alors une durée maximale de 12 mois.

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