Extrait d'avis au ministre

Humira

Dénomination commune / Sujet : Adalimumab
Nom du fabricant : Abbott
Forme : Solution injectable sous-cutanée (seringue)
Teneur : 40 mg

Indication : Maladie de Crohn

Recommandation de l'INESSS
Ajout d'une indication reconnue par le Conseil – Médicament d'exception

Décision du Ministre
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Évaluation publiée le 01 février 2008

Description du médicament

L’adalimumab est un agent modulateur de la réponse biologique maintenant indiqué pour atténuer les signes et les symptômes de même que pour induire et maintenir une rémission clinique chez l’adulte atteint de la maladie de Crohn modérément à fortement évolutive qui n’a pas répondu de façon satisfaisante à un traitement classique. L’adalimumab est aussi recommandé chez les individus qui ne répondent plus ou qui sont intolérants au traitement par l’infliximab. Ce dernier, est actuellement le seul agent biologique inscrit à titre de médicament d’exception pour le traitement de la maladie de Crohn.

Valeur thérapeutique

Les données d’efficacité reposent principalement sur les résultats de l’étude CHARM (Colombel 2007). Il s’agit d’un essai clinique d’une durée de 56 semaines qui comporte une phase d’induction ouverte pendant quatre semaines, suivie d’une phase randomisée et contrôlée avec placebo. Les résultats évalués au moyen de l’échelle validée Crohn’s Disease Activity Index (CDAI) démontrent un avantage significatif de l’adalimumab comparativement au placebo. Environ 40 % des sujets traités avec l’adalimumab ont présenté une rémission clinique aux semaines 26 et 56. Durant les mêmes périodes d’évaluation, une réponse clinique a été observée chez près de la moitié des individus. Selon les données de l’étude, il est possible, pour certaines personnes, que la dose d’entretien d’adalimumab soit augmentée à 40 mg à chaque semaine. Par comparaison indirecte, l’adalimumab semble offrir une activité clinique comparable à celle de l’infliximab, considéré comme étant son plus proche comparateur.

Aspects économique et pharmacoéconomique

Chaque seringue contenant 40 mg d’adalimumab pour injection sous-cutanée coûte 660 $. Le coût pour la première année de traitement avec l’adalimumab, à la posologie recommandée, est d’environ 20 000 $. Ce coût est 33 % moins élevé que celui de l’infliximab pour cette indication. Toutefois, en raison de son impact direct sur le coût de traitement, la proportion de personnes qui ont besoin d’une augmentation de la dose est une préoccupation pour le Conseil.

Pour l’évaluation pharmacoéconomique, le Conseil reconnaît que les deux médicaments ont une valeur thérapeutique similaire, à un coût total en soins de santé qui est moindre avec l’adalimumab. C’est sur cette base que le Conseil reconnaît que ce dernier rencontre les critères économique et pharmacoéconomique. Pour ce qui est de la comparaison avec le traitement classique, il est important de considérer la perte de productivité des personnes souffrant de la maladie de Crohn. Selon les hypothèses retenues par le Conseil et dans le contexte actuel, le ratio coût-efficacité de l’adalimumab, en comparaison avec le traitement classique, est jugé élevé mais acceptable. Cependant, le Conseil qualifie l’incertitude de substantielle, principalement en raison de l’extrapolation des données à long terme, des interrogations quant aux doses qui seront réellement utilisées ainsi qu’en raison des problèmes reliés à l’estimation des coûts indirects en perte de productivité.

Conclusion

En tenant compte de l’ensemble des critères prévus à la Loi, le Conseil a recommandé l’ajout d’une nouvelle indication reconnue pour HumiraMC à la section des médicaments d’exception des listes de médicaments. Ces conditions sont :

  • pour le traitement de la maladie de Crohn intestinale modérée ou grave, toujours active malgré un traitement par les corticostéroïdes et les immunosuppresseurs, à moins d’intolérance importante ou de contre-indication aux corticostéroïdes. L’essai d’un immunosuppresseur doit avoir été d’au moins 8 semaines;

    Lors de la demande initiale, le médecin devra mentionner l’immunosuppresseur utilisé ainsi que la durée du traitement. La demande initiale sera autorisée pour une période maximale de 3 mois qui comprend un traitement d’induction à raison de 160 mg initialement et de 80 mg à la deuxième semaine, suivi d’un traitement d’entretien à la dose de 40 mg aux deux semaines.

    Lors des demandes subséquentes, le médecin devra fournir l’évidence d’un effet clinique bénéfique. Les demandes de poursuite de traitement sont autorisées pour une période maximale de 12 mois.

    Toutefois, si la condition médicale justifie d’augmenter la dose à 40 mg par semaine à partir de la 12 e semaine de traitement, l’autorisation sera donnée pour une période maximale de 3 mois. Après quoi, le médecin devra démontrer les bénéfices cliniques obtenus à cette dose, pour le renouvellement des autorisations subséquentes, d’une durée maximale de 12 mois.
  • pour le traitement de la maladie de Crohn intestinale modérée ou grave, toujours active malgré un traitement par les corticostéroïdes, à moins d’intolérance importante ou de contre-indication aux corticostéroïdes, lorsque les immunosuppresseurs sont contre-indiqués, non tolérés ou qu’ils ont été inefficaces dans le passé lors d’un épisode similaire après un traitement combiné avec des corticostéroïdes;

    Lors de la demande initiale, le médecin devra préciser la nature de la contre-indication ou de l’intolérance ainsi que l’immunosuppresseur utilisé. La demande initiale sera autorisée pour une période maximale de 3 mois qui comprend un traitement d’induction à raison de 160 mg initialement et de 80 mg à la deuxième semaine, suivi d’un traitement d’entretien de 40 mg aux deux semaines.

    Lors des demandes subséquentes, le médecin devra fournir l’évidence d’un effet clinique bénéfique. Les autorisations de poursuite de traitement sont pour une durée maximale de 12 mois.

    Toutefois, si la condition médicale justifie d’augmenter la dose à 40 mg par semaine à partir de la 12 e semaine de traitement, l’autorisation sera donnée pour une période maximale de 3 mois. Après quoi, le médecin devra démontrer les bénéfices cliniques obtenus à cette dose, pour le renouvellement des autorisations subséquentes, d’une durée maximale de 12 mois.

Principales références utilisées

Colombel JF, Sandborn WJ, Rutgeerts P, et coll. Adalimumab for maintenance of clinical response and remission in patients with Crohn’s disease: The CHARM Trial. Gastroenterology 2007; 132: 52-65.

Sandborn WJ, Rutgeerts P, Enns R, et coll. Adalimumab induction therapy for Crohn disease previously treated with infliximab. Ann Inter Med 2007; 146: 829-38.

Hanauer SB, Sandborn WJ, Rutgeerts P, et coll. Human anti-tumor Necrosis Factor monoclonal antibody (Adalimumab) in Crohn’s disease: the CLASSIC-I Trial. Gastroenterology 2006; 130: 323-33.

Sandborn WJ, Hanauer SB, Rutgeerts, et coll. Adalimumab for maintenance treatment of Crohn’s disease: Results of the CLASSIC II Trial. Gut 2007; 56: 1232-9.

Note : D’autres références publiées ou non publiées ont été consultées.

 

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