Extrait d'avis au ministre

Imfinzi (Cancer des voies biliaires)

Dénomination commune / Sujet : durvalumab
Nom du fabricant : AZC
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 50 mg/ml (2,4 ml & 10 ml)

Indication : Pour le traitement du cancer des voies biliaires (CVB) de stade localement avancé (non résécable) ou métastatique

Recommandation de l'INESSS
Refus d’inscription

Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2024-04-11)
Surseoir à la décision (2023-08-16)

Évaluation publiée le 26 juillet 2023

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Extrait d'avis au ministre sur Imfinzi 520 KiO

Le cancer des voies biliaires (CVB) est un type de cancer peu fréquent, dont l’évolution est très rapide. La majorité des patients atteints sont diagnostiqués à un stade avancé de la maladie, c’est-à-dire lorsque le CVB ne peut être retiré par chirurgie ou qu’il s’est propagé à d’autres organes; ils vivent rarement plus de 5 ans. Actuellement, ces patients se voient offrir comme 1er traitement une chimiothérapie composée de gemcitabine et de cisplatine. Celle-ci prolonge la vie des patients de quelques mois.

Le durvalumab (ImfinziMC) est une immunothérapie qui induit l’activation du système immunitaire du patient et permet ainsi d’attaquer le cancer. Il s’administre par voie intraveineuse en ajout à la combinaison de chimiothérapie standard utilisée comme 1er traitement. Il vise à ralentir la progression de la maladie et à prolonger la vie tout en conservant la qualité de vie du patient; il ne la guérit pas.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du durvalumab, en ajout à la chimiothérapie standard, repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que cette association retarde légèrement la progression de la maladie et prolonge de façon modeste la vie par rapport à la chimiothérapie seule. Les principaux effets indésirables du durvalumab associé à la chimiothérapie sont surtout causés par cette dernière. Le durvalumab provoque parfois des effets secondaires liés à l’activation du système immunitaire. Ceux-ci sont généralement de faible ampleur. L’ajout du durvalumab à la chimiothérapie ne semble pas détériorer la qualité de vie des patients. Par conséquent, il représente à ce stade de la maladie une nouvelle option de traitement qui comble partiellement un besoin de santé jugé important.

Le coût de traitement par le durvalumab en ajout à la chimiothérapie est élevé. Comparativement à la chimiothérapie utilisée seule, le rapport entre le coût et l’efficacité (effets sur la durée de vie et la qualité de vie des patients) est défavorable. L’INESSS estime qu’au cours des 3 prochaines années, ce médicament entraînerait pour les établissements de santé des dépenses additionnelles d’environ 31,6 millions de dollars pour le traitement de 244 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patientes et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement prolongeant la vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. Dans ce contexte, puisque le coût d’ImfinziMC est très élevé par rapport aux bénéfices démontrés et qu’il engendre des coûts additionnels très importants sur le budget des établissements de santé, l’INESSS recommande au ministre de ne pas inscrire le durvalumab pour cette indication de traitement.

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