Extrait d'avis au ministre

Imjudo & Imfinzi (carcinome hépatocellulaire)

Dénomination commune / Sujet : trémélimumab & durvalumab
Nom du fabricant : AZC
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 20 mg/ml (15 ml) & 50 mg/ml (2,4 ml et 10 ml)

Indication : En association avec le durvalumab pour le traitement du carcinome hépatocellulaire inopérable

Recommandation de l'INESSS
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Décision du Ministre
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Évaluation publiée le 02 février 2024

Téléchargez l'Avis au ministre sur Imjudo & Imfinzi (carcinome hépatocellulaire)

Extrait d'avis au ministre sur Imjudo et Imfinzi 578 KiO

Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est le cancer du foie le plus fréquent. Les symptômes n’apparaissent généralement qu’à un stade avancé de la maladie. Par conséquent, la plupart des cas sont diagnostiqués tardivement. Il s’agit d’un cancer agressif et les personnes atteintes présentent un mauvais pronostic, 1 sur 5 étant encore en vie à 5 ans.

Lorsque ce cancer est inopérable, le traitement vise à ralentir sa progression et à préserver la qualité de vie du patient, mais il ne peut pas le guérir. Un traitement est offert seulement si le foie fonctionne bien et si l’état de santé du patient le permet. Le plus souvent, les patients reçoivent l’atézolizumab (TecentriqMC) en association avec le bevacizumab (AvastinMC), tous 2 administrés par voie intraveineuse. Néanmoins, certains patients ne peuvent recevoir ce traitement, notamment ceux qui ont un risque élevé de saignements digestifs ou qui présentent une quantité anormalement importante de protéines dans leur urine. Le lenvatinib, qui se prend par la bouche, est le traitement qui leur est offert.

Le trémélimumab (ImjudoMC) et le durvalumab (ImfinziMC) sont 2 immunothérapies. L’immunothérapie permet aux cellules immunitaires de la personne traitée de reconnaître et de détruire les cellules cancéreuses. Cette association (T-D) s’administre par voie intraveineuse : le trémélimumab, en 1 seule dose au début du traitement et le durvalumab, jusqu’à la progression de la maladie. Tout comme les autres options, T-D vise à ralentir la progression de la maladie et à améliorer la qualité de vie.

L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables de T-D repose sur une étude de qualité méthodologique modérée. Ses résultats montrent que T-D prolonge la vie comparativement au sorafenib (NexavarMC), médicament qui n’est presque plus utilisé au Québec à ce stade de la maladie. Deux analyses additionnelles comparent indirectement T-D à l’association atézolizumab/bevacizumab et au lenvatinib. Les résultats de ces analyses suggèrent qu’on ne peut exclure que l’efficacité de T-D soit moins bonne que celle d’atézolizumab/bevacizumab alors qu’elle semble meilleure que celle du lenvatinib pour améliorer l’espérance de vie. L’association T-D constituerait une option chez les personnes à qui A-B serait contre-indiqué, mais qui pourraient tout de même recevoir une immunothérapie. Les effets indésirables le plus fréquemment rapportés pour ce qui est de T-D comprennent les diarrhées et autres inconforts gastro-intestinaux, et les éruptions cutanées. L’effet indésirable grave le plus souvent rapporté concernant cette association est un dérèglement des enzymes du foie. 

Les modalités d’administration de T-D toutes les 4 semaines sont légèrement moins contraignantes que celles d’atézolizumab/bevacizumab, qui est administré toutes les 3 semaines, mais désavantageuses comparativement au lenvatinib.

Le coût de traitement par T-D est élevé. De plus, comparativement à atézolizumab/bevacizumab, il est moins efficace et moins coûteux, ce qui n’est pas le cas comparativement au lenvatinib (plus efficace et plus coûteux). L’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement de T-D entraînerait des dépenses additionnelles inférieures à 10 millions de dollars sur les budgets du système de santé pour le traitement de 47 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement qui prolongent la vie et qui en améliorent la qualité. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser ImjudoMC et d’ajouter une indication reconnue à ImfinziMC à la condition que leur utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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