Extrait d'avis au ministre
Keytruda (cancer poumon non épidermoïde)
Nom du fabricant : Merck
Forme : Pd. Perf. I.V.
Teneur : 50 mg, 25mg/ml (4 ml)
Indication : Traitement du cancer du poumon non à petites cellules non épidermoïde métastatique
Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions
Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la Liste Établissements- Médicament d'exception (2020-04-29)
Surseoir à la décision (2019-05-23)
Évaluation publiée le 08 mai 2019
Téléchargez l'Avis au ministre sur Keytruda (cancer poumon non épidermoïde)
Le pembrolizumab (KeytrudaMC), une immunothérapie, est utilisé en association avec une chimiothérapie pour traiter le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) métastatique. Il s’agit d’un type de cancer fréquent, grave et qui progresse rapidement. Sans traitement, les patients atteints de cette maladie vivent rarement plus de cinq ans. Malheureusement, à ce stade de la maladie, il n'existe aucun traitement pour guérir ce type de cancer. Actuellement, les patients reçoivent une chimiothérapie intraveineuse ou le pembrolizumab seul. Le pembrolizumab associé à la chimiothérapie, comme les autres traitements offerts, vise à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patients.
L’évaluation de l’efficacité et de l’innocuité du pembrolizumab avec une chimiothérapie intraveineuse repose sur une étude de bonne qualité. Chez les personnes atteintes d’un CPNPC métastatique, les résultats démontrent que cette association retarde la progression de la maladie ainsi que le décès par rapport à une chimiothérapie intraveineuse. De plus, elle ne semble pas nuire à la qualité de vie et serait bien tolérée. Le pembrolizumab donné avec une chimiothérapie intraveineuse représenterait une option additionnelle de traitement et viendrait combler un besoin de santé à ce stade de la maladie.
Le coût de traitement du pembrolizumab utilisé en association avec une chimiothérapie est très élevé. De plus, le rapport entre son coût et son efficacité (les effets sur la durée de vie et la qualité de vie) est élevé, comparativement à celui des chimiothérapies. Par ailleurs, l’INESSS estime que durant les trois prochaines années, cette association entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 198 millions de dollars pour les établissements de santé. L’impact budgétaire important s’explique notamment par le nombre élevé de personnes atteintes d’un CPNPC au Québec et admissibles à ce traitement coûteux.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de retarder la progression et le décès sans compromettre leur qualité de vie, et ce, le plus longtemps possible. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande à la ministre de rembourser le pembrolizumab à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant réduise son prix.