Extrait d'avis au ministre
Keytruda (JGO HER2-)
Nom du fabricant : Merck
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 25 mg/ml (4 ml)
Indication : Pour le traitement de 1re intention des adultes atteints d’un adénocarcinome gastrique ou de la jonction gastro-œsophagienne (JGO), négatif pour le récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (human epidermal growth factor receptor 2 [HER2]), localement avancé non résécable ou métastatique, en association avec une chimiothérapie à base d’un sel de platine et d’une fluoropyrimidine
Recommandation de l'INESSS
Inscription- Sous conditions
Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la liste des médicaments- Établissements- Médicament d'exception (2024-12-12)
Surseoir à la décision (2024-11-07)
Évaluation publiée le 03 octobre 2024
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Extrait d'avis au ministre sur Keytruda (adénocarcinome JGO) 556 KiO
Les cancers de l’estomac et de la jonction gastro-œsophagienne (JGO) sont des cancers graves qui sont traités de façon similaire. Comme les gens ont peu de symptômes au début de la maladie, ces cancers sont détectés tardivement chez la majorité des personnes. Lorsque la maladie est à un stade avancé et qu’elle ne présente pas une quantité plus élevée du récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (human epidermal growth factor receptor 2 [HER2]), les patients reçoivent une chimiothérapie combinant 2 médicaments à laquelle peut s’ajouter l’immunothérapie à base de nivolumab (OpdivoMC). Malgré ces traitements, le risque que la maladie progresse demeure élevé.
Tout comme le nivolumab, le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie qui active le système immunitaire pour que celui-ci s’attaque à la maladie. Il s’ajoute à la chimiothérapie. Ce traitement vise à retarder la progression de la maladie et à prolonger la vie. Il s’administre par voie intraveineuse pendant un maximum de 2 ans.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du pembrolizumab repose sur une étude de qualité acceptable. Les résultats montrent que l’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie prolonge la vie en comparaison à la chimiothérapie seule. Le gain est d’environ 6 semaines pour l’ensemble des patients, mais varie selon l’expression d’une protéine dans la tumeur appelée PD-L1. Il est possible que le médicament ne procure pas de bénéfice supplémentaire par rapport à la chimiothérapie seule lorsque la tumeur n’exprime pas le PD-L1. En revanche, pour l’ensemble des patients, l’efficacité du pembrolizumab ressemble à celle du nivolumab lorsqu’ils sont ajoutés à la chimiothérapie selon les résultats d’une comparaison indirecte. Selon les cliniciens consultés, les effets secondaires du pembrolizumab ressemblent à ceux de nivolumab. En conséquence, il représente une option de traitement supplémentaire à ce stade de la maladie.
Le coût de traitement du pembrolizumab, en association avec une chimiothérapie, est élevé. Il est supérieur à celui du nivolumab, également en association avec une chimiothérapie, et ce, pour des bénéfices de santé jugés similaires. Conformément à ses modalités d’évaluations économiques, l’INESSS n’a pas réalisé d’analyse d’impact budgétaire, puisqu’une analyse de minimisation des coûts est retenue pour évaluer son efficience.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de prolonger la vie le plus longtemps possible et de maintenir une bonne qualité de vie. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser KeytrudaMC en association avec la chimiothérapie pour le traitement de 1re intention du cancer de l’estomac ou de la JGO avancé HER2 négatif à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.