Extrait d'avis au ministre
Libtayo (CPNPC)
Nom du fabricant : SanofiAven
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 50 mg/ml (7 ml)
Indication : En association avec la chimiothérapie pour le traitement de 1re intention du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) localement avancé ou métastatique
Recommandation de l'INESSS
Inscription – Avec conditions
Décision du Ministre
Surseoir à la décision (2024-07-04)
Évaluation publiée le 05 juin 2024
Téléchargez l'Avis au ministre sur Libtayo (CPNPC)
Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer fréquent, grave et qui progresse rapidement. Lorsque ce cancer est au stade avancé ou métastatique, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, les patients vivent rarement plus de 5 ans. Il n’existe aucun traitement capable de les guérir complètement. Actuellement, les patients reçoivent majoritairement le pembrolizumab (KeytrudaMC), une immunothérapie, en association ou non avec une chimiothérapie intraveineuse, selon la quantité présente dans les cellules cancéreuses d’un marqueur appelé PD-L1. L’association nivolumab (OpdivoMC)/ipilimumab (YervoyMC)/chimiothérapie constitue une autre option pour certains patients, plus rarement prescrite. La chimiothérapie seule, c’est-à-dire n'étant pas combinée à l’immunothérapie, n’est presque plus utilisée dans la pratique clinique.
Le cémiplimab (LibtayoMC), autre immunothérapie, est indiqué en association avec la chimiothérapie pour traiter le CPNPC au stade avancé ou métastatique. Tout comme les autres traitements offerts, le cémiplimab vise à prolonger la survie, à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patients. Il s’administre par voie intraveineuse toutes les 3 semaines.
L’évaluation de l’association cémiplimab/chimiothérapie repose sur 2 études. La 1re est un essai de bonne qualité dans lequel l’efficacité et les effets secondaires de ce traitement sont comparés à la chimiothérapie. Or, comme mentionné précédemment, la chimiothérapie seule n’est plus utilisée pour traiter le CPNPC au stade avancé ou métastatique. Ainsi, une comparaison indirecte comparant les associations cémiplimab/chimiothérapie et pembrolizumab/chimiothérapie est également considérée pour cette évaluation. À la lumière de cette comparaison et de l’opinion des cliniciens consultés, l’INESSS est d’avis que le cémiplimab a une efficacité et des effets indésirables qui semblent similaires à ceux du pembrolizumab. L’association cémiplimab/chimiothérapie représente donc une option supplémentaire dans le traitement du CPNPC avancé ou métastatique.
Le coût de traitement du cémiplimab est élevé. Il est également supérieur à celui du pembrolizumab, et ce, pour des bénéfices de santé jugés similaires. De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’ajout d’une indication reconnue au cémiplimab entraînerait des dépenses additionnelles inférieures à 10 millions de dollars sur le budget des établissements de santé.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement capables de prolonger la vie le plus longtemps possible. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser LibtayoMC en association avec une chimiothérapie pour le traitement du CPNPC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.