Extrait d'avis au ministre

Lumakras (CPNPC)

Dénomination commune / Sujet : sotorasib
Nom du fabricant : Amgen
Forme : Co.
Teneur : 120 mg

Indication : Pour le traitement de cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) avec mutation KRAS G12C, localement avancé ou métastatique

Recommandation de l'INESSS
Inscription – Avec conditions

Décision du Ministre
Surseoir à la décision (2024-03-06)

Évaluation publiée le 02 février 2024

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Test compagnon de Lumakras 226 KiO

Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un cancer fréquent et grave qui progresse rapidement. Lorsqu’il est au stade métastatique, c’est-à-dire qu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, ou au stade avancé et qu’il ne peut être retiré par chirurgie ni guéri à l’aide de traitements, les patients vivent rarement plus de 5 ans. Environ 15 % des patients qui en sont atteints présentent des tumeurs ayant une mutation précise, nommée G12C, dans le gène KRAS (KRASG12C). Cette caractéristique touche majoritairement les personnes fumeuses. Actuellement, les patients atteints d’un CPNPC qui présente une KRASG12C sont traités de la même façon que ceux qui n’ont pas de mutation spécifique connue. Les traitements privilégiés sont l’immunothérapie, comme le pembrolizumab (KeytrudaMC), et les chimiothérapies composées d’un sel de platine. Ils peuvent être donnés en combinaison ou l’un à la suite de l’autre. Lorsque la maladie progresse malgré ces 2 types de traitements, d’autres chimiothérapies seules sont offertes, comme le docetaxel, mais elles sont peu efficaces et causent des effets secondaires non négligeables.

Le sotorasib (LumakrasMC) est un médicament qui empêche la multiplication des cellules cancéreuses spécifiquement lorsqu’une KRASG12C est présente. Il est indiqué pour traiter le CPNPC, au stade avancé lorsqu’il ne peut pas être opéré ni guéri ou au stade métastatique, présentant cette mutation et ayant progressé malgré au moins 1 traitement. Comme l’immunothérapie et les chimiothérapies, le sotorasib vise à prolonger la survie, à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patients. Il s’administre 1 fois par jour par voie orale, ce qui le distingue des traitements actuels qui s’administrent par injection intraveineuse.

L’évaluation du sotorasib repose sur 1 étude dans laquelle son efficacité et ses effets secondaires sont comparés à ceux du docetaxel. Les résultats montrent que, par rapport au docetaxel, le sotorasib retarde la progression de la maladie d’environ 5 semaines et induit chez davantage de patients une réduction de la taille de leur tumeur, mais ne prolonge pas la vie des patients. Les résultats d’une analyse exploratoire suggèrent également que le sotorasib pourrait avoir une efficacité sur les métastases au cerveau. Toutefois, en raison des nombreuses limites de l’étude, l'INESSS estime que les résultats d’efficacité obtenus ne sont pas suffisamment robustes pour reconnaître une supériorité au sotorasib par rapport au docetaxel. Il apparaît néanmoins raisonnable de croire que l’efficacité du sotorasib soit similaire à celle du docetaxel. Quant aux effets secondaires du sotorasib, ils sont différents de ceux observés dans le cas du docetaxel et certains, plus fréquents, doivent être surveillés, comme la diarrhée et la perturbation de la fonction du foie. Les résultats de l’étude ne permettent pas de déterminer si le sotorasib améliore la qualité de vie par rapport au docetaxel, mais il ne semble pas la diminuer. Selon les cliniciens consultés, le profil d’effets secondaires différent du sotorasib, combiné à sa prise orale et à sa possible efficacité sur les métastases au cerveau, représente un avantage par rapport aux chimiothérapies seules comme le docetaxel.

Le coût de traitement du sotorasib est élevé. Il est supérieur à celui du docetaxel, et ce, pour des bénéfices sur la santé jugés globalement similaires. Il présente des effets indésirables non négligeables, mais dont le fardeau est comparable à celui du docetaxel. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement du sotorasib entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 7,7 millions de dollars sur le budget du système de santé, et ce, pour le traitement de 156 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement permettant de retarder la progression du cancer et de conserver une bonne qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser LumakrasMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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