Extrait d'avis au ministre
Nexavar
Nom du fabricant : Bayer
Forme : Comprimé
Teneur : 200 mg
Indication : Adénocarcinome rénal métastatique (ARM) traitement de 2e intention après le sunitinib
Recommandation de l'INESSS
Avis de refus – Valeur thérapeutique
Décision du Ministre
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Évaluation publiée le 01 février 2010
Description du médicament
Le sorafenib est un inhibiteur de plusieurs protéines kinases qui s’administre oralement. Son double mode d’action permet l’inhibition de l’angiogenèse et de la prolifération des cellules tumorales. En juillet 2006, un avis de conformité conditionnel pour NexavarMC a été publié par Santé Canada pour traiter l’hypernéphrome (à cellules claires), localement avancé ou métastatique, quand un traitement par une cytokine a échoué ou ne convient pas. Plus récemment, l’avis de conformité sans condition a été publié et le sorafenib est maintenant indiqué chez les personnes atteintes d’un hypernéphrome (à cellules claires), localement avancé ou métastatique, quand un traitement systémique échoue ou n’est pas toléré.
Valeur thérapeutique
La présente évaluation porte particulièrement sur l’utilisation du sorafenib en deuxième intention, après un échec avec le sunitinib. Cette utilisation est documentée par trois études rétrospectives (Dudek 2009, Sablin 2009 et Tamaskar 2008) et une étude observationnelle (Di Lorenzo 2009). À la suite de son analyse, le Conseil a retenu les résultats de l’essai de Di Lorenzo pour apprécier la valeur thérapeutique du sorafenib lorsqu’il est utilisé après le sunitinib, puisque cet essai est de meilleure qualité et d’un niveau de preuve supérieur à celui des autres études.
L’étude de Di Lorenzo (2009) est un essai non comparatif portant sur 52 sujets atteints majoritairement d’un adénocarcinome rénal métastatique à cellules claires et qui n’ont pas répondu favorablement à une thérapie de première intention par le sunitinib. Après deux cycles de traitement au sorafenib, il est constaté que :
- aucune personne ne présente une réponse complète;
- une réponse partielle est observée chez 9,6 % des sujets;
- une maladie en progression est observée chez 80 % des sujets;
- la survie médiane globale est de 32 semaines;
- le délai sans progression est de 16 semaines.
Selon l’ensemble des données, l’ampleur des bénéfices attribuables au sorafenib est difficilement quantifiable, puisqu’on ne connaît pas l’évolution clinique de ces personnes en l’absence de traitement.
À la lumière de ces résultats, le Conseil ne peut reconnaître la valeur thérapeutique du sorafenib comme traitement de deuxième intention après l’usage du sunitinib. Rappelons qu’en juin 2007, la valeur thérapeutique du sorafenib a été reconnue en deuxième intention après une thérapie à base d’une cytokine; toutefois, le Conseil a recommandé de ne pas l’inscrire pour des motifs pharmacoéconomiques.
Conclusion
En conséquence, le Conseil a recommandé de ne pas inscrire NexavarMC sur les listes de médicaments, puisque la valeur thérapeutique de ce produit n’est pas reconnue comme traitement de deuxième intention après l’usage du sunitinib.
Principales références utilisées
Di Lorenzo G, Carteni G, Autorino R, et coll. Phase II study of sorafenib in patients with sunitinib-refractory metastatic renal cell cancer. J Clin Oncol 2009; 27(27): 4469-74.
Dudek AZ, Zolnierek J, Dham A, et coll. Sequential Therapy With Sorafenib and Sunitinib in Renal Cell Carcinoma. Cancer 2009; 115: 61-7.
Sablin MP, Negrier S, Ravaud A, et coll.Sequential Sorafenib and Sunitinib for Renal Cell Carcinoma. J Urol. 2009; 182: 29-34.
Tamaskar I, Garcia JA, Elson P, et coll.Antitumor Effects of Sunitinib or Sorafenib in Patients With Metastatic Renal Cell Carcinoma Who Received Prior Antiangiogenic Therapy. J Urol. 2008; 179: 81-6.
Note : D’autres références, publiées ou non publiées, ont été consultées.