Extrait d'avis au ministre

Nimotop

Dénomination commune / Sujet : Nimodipine
Nom du fabricant : Bayer
Forme : Comprimé
Teneur : 30 mg

Indication : Traitement de l'angiospasme à la suite de l'hémorragie sous-arachnoïdienne

Recommandation de l'INESSS
Ajout aux listes de médicaments

Décision du Ministre
Information actuellement non disponible en ligne

Évaluation publiée le 01 juin 2010

Description du médicament

La nimodipine est un inhibiteur calcique indiqué pour le « traitement d’appoint utile pour améliorer l’issue neurologique chez les patients ayant subi une hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA) par rupture d’un anévrisme intracrânien ». L’HSA  est un trouble rare menaçant la vie, et sa prise en charge se fait en établissement de santé spécialisé. Au Canada, aucun autre médicament n’est actuellement homologué pour cette indication. La nimodipine en capsule a été inscrite aux listes de médicaments en 1989. Cette forme pharmaceutique, disponible uniquement au Canada et aux États-Unis, a été retirée du marché en 2009. Depuis, NimotopMC en comprimé a été homologué par Santé Canada.

Valeur thérapeutique

Pickard (1989) a effectué une étude randomisée et contrôlée avec placebo comptant 554 sujets avec un diagnostic d’HSA par rupture d’anévrisme. L’objet de cette étude était de déterminer l’efficacité de la nimodipine (en comprimé), à réduire les infarctus cérébraux et les complications suivant l’évènement. Le traitement a débuté moins de 96 heures après le début des symptômes, à raison de 60 mg par voie orale aux 4 heures; sa durée a été de 21 jours.

Les résultats démontrent que :

  • la nimodipine réduit l’incidence d’infarctus cérébraux de 34 % (IC95% : 13 % à 50 %);
  • elle réduit aussi l’incidence des conséquences néfastes attribuées à une HSA, soit une réduction du risque relatif de 40 % (IC95 % : 20 % à 55 %);
  • une réduction relative du risque de resaignement est aussi attribuée à la nimodipine, elle n’est cependant pas statistiquement significative (IC95% : -5 % à 59 %, p = 0,07);
  • quant à la mortalité, une diminution relative de 29 % est notée, elle ne s’est cependant pas révélée statistiquement significative : 43 décès ont été constatés sous nimodipine par rapport à 60 décès pour le placebo (p = 0,06).

Bien que l’étude de Pickard ait été réalisée dans les années 1980, le Conseil estime qu’il s’agit d’une étude de qualité méthodologique acceptable. Elle permet de conclure que la nimodipine entraîne une réduction importante des complications attribuées à l’HSA par rupture d’un anévrisme intracrânien. La prise en charge de cette condition médicale a beaucoup évolué au cours des 20 dernières années. Néanmoins, des lignes directrices récentes sur le sujet (Bederson 2009) mentionnent que la nimodipine est encore indiquée.

À la lumière de l’ensemble des données revues, particulièrement celles qui portent sur les complications, le Conseil juge que la valeur thérapeutique de la nimodipine en comprimé est reconnue dans le traitement de l’angiospasme cérébral pour réduire l’incidence des conséquences neurologiques néfastes chez les sujets ayant subi une HSA par rupture d’un anévrisme intracrânien.

Aspects économique et pharmacoéconomique

Le prix d’un comprimé de nimodipine 30 mg est de 9,88 $, ce qui est significativement plus élevé que celui d’une capsule de la même teneur (5,77 $ en avril 2009).

Du point de vue pharmacoéconomique, une étude coût-efficacité sur un horizon temporel de trois mois a été analysée. Elle a permis d’estimer le coût par infarctus cérébral évité par l’utilisation de la nimodipine en comprimé comparativement à l’option de ne donner aucun traitement aux sujets ayant subi une HSA. L’efficacité des traitements est définie par l’absence d’infarctus cérébraux, comme Pickard le rapporte dans son étude.

Selon le Conseil, les coûts de la prise en charge d’un infarctus cérébral doivent être pris en compte dans l’analyse économique, car les conséquences d’un tel événement clinique sont importantes. Compte tenu des bénéfices cliniques que le médicament procure et des coûts de soins de santé épargnés, le coût de traitement par infarctus cérébral évité avec les comprimés de nimodipine demeure acceptable. Ainsi, le Conseil est d’avis que la nouvelle version en comprimé satisfait aux critères économique et pharmacoéconomique comme traitement d’appoint pour réduire les conséquences neurologiques néfastes chez les sujets ayant subi une HSA.

Conclusion

En tenant compte de l’ensemble des critères prévus à la Loi, le Conseil a recommandé l’inscription de NimotopMC sur les listes de médicaments.

Principales références utilisées

Bederson JB, Connolly ES, Hunt Batjer H Jr, et coll. Guidelines for the management of aneurismal subarachnoid hemorrhage: a statement for healthcare professionnals from a special writing group of the stroke council American heart association. Stroke 2009; 40: 994-1025.

Pickard JD, Murray GD, Illingworth R, et coll. Effect of oral nimodipine on cerebral infarction and outcome after subarchoid haemorrhage: British aneurysm nimodipine trial. Br Med J 1989; 298: 636‑42.

Note – D’autres références, publiées ou non publiées, ont été consultées.

 

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