Extrait d'avis au ministre

Opdivo (cancer de l’œsophage, de la jonction gastro-œsophagienne et de l’estomac)

Dénomination commune / Sujet : nivolumab
Nom du fabricant : B.M.S.
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 10 mg/ml (4 ml), 10 mg/ml (10 ml)

Indication : En association avec une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine et de platine, pour le traitement du cancer de l’estomac ou de la jonction oesogastrique ou adénocarcinome oesophagien au stade avancé ou métastatique

Recommandation de l'INESSS
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Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la liste des médicaments (ensemble de la population)-Établissements-Médicament d'exception (2022-09-28)
Surseoir à la décision (2022-04-13)


Évaluation publiée le 30 mars 2022

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Les cancers de l’œsophage, de la jonction gastro-œsophagienne et de l’estomac sont des cancers graves qui sont traités de façon similaire. Comme les gens ont peu de symptômes au début de la maladie, ces cancers sont détectés tardivement chez la majorité des personnes. Lorsque la maladie progresse à un stade avancé, les patients reçoivent une combinaison de chimiothérapies. Malgré ce traitement, le risque que la maladie progresse demeure élevé.

Le nivolumab (OpdivoMC) est une immunothérapie qui active le système immunitaire pour que celui-ci s’attaque à la maladie. Il s’ajoute à la combinaison de chimiothérapies. Ce traitement vise à retarder la progression de la maladie et à prolonger la vie. Il s’administre par voie intraveineuse pendant un maximum de 2 ans.

L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables du nivolumab repose sur une étude de qualité acceptable. Les résultats montrent que l’ajout du nivolumab à la chimiothérapie prolonge la vie en comparaison de la chimiothérapie seule. Le gain est d’environ 2 mois pour l’ensemble des patients et d’environ 3 mois pour les patients dont la tumeur exprime un marqueur appelé PD‑L1 à un score combiné positif (SCP) de 5 ou plus. Les principaux effets indésirables du nivolumab associé à la chimiothérapie sont surtout causés par cette dernière. Il s’agit de nausées, de diarrhées, de picotements aux doigts et aux pieds, d’une diminution des globules rouges dans le sang et de la fatigue. L’ajout du nivolumab à la chimiothérapie ne semble pas détériorer la qualité de vie des patients comparativement à la chimiothérapie seule. Ainsi, il représente une nouvelle option de traitement à ce stade de la maladie, qui comble un besoin de santé jugé important.

Le coût de traitement au nivolumab en ajout à la chimiothérapie est élevé. Comparativement à la chimiothérapie seule, le rapport entre son coût et son efficacité (les effets sur la durée de vie et la qualité de vie) est défavorable. Par ailleurs, l’INESSS estime que durant les 3 prochaines années, l’ajout du nivolumab à la chimiothérapie entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 70,9 millions de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 926 patients. Si le remboursement du médicament n’était réservé qu’aux patients dont la tumeur exprime un SCP de 5 ou plus, patients plus à même de bénéficier du traitement, des dépenses additionnelles moindres d’environ 42,8 millions seraient plutôt attendues. Au total, 559 patients recevraient le traitement.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de prolonger la vie le plus longtemps possible. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre d’ajouter une indication à OpdivoMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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