Extrait d'avis au ministre
Opdivo (néoadjuvant CPNPC)
Nom du fabricant : B.M.S.
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 10 mg/ml (4 ml & 10 ml)
Indication : Pour le traitement néoadjuvant du cancer du poumon non à petites cellules résécable
Recommandation de l'INESSS
Inscription – Avec conditions
Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2023-09-27)
Évaluation publiée le 30 août 2023
Téléchargez l'Avis au ministre sur Opdivo (néoadjuvant CPNPC)
Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer grave. Lorsque le cancer est à un stade précoce, la majorité des patients a une chirurgie. Dans certains cas, les personnes sont traitées par chimiothérapie néoadjuvante, c’est-à-dire avant d’être opérées, ou par chimiothérapie adjuvante, laquelle est administrée après la chirurgie. L’objectif d’une chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante est d’améliorer les chances de guérison. Plusieurs facteurs peuvent influencer la décision d'opter pour un traitement néoadjuvant ou adjuvant. Selon les caractéristiques du cancer, d’autres médicaments peuvent être administrés en contexte adjuvant, notamment l’atézolizumab (TecentriqMC) à la suite de la chimiothérapie et l’osimertinib (TagrissoMC). Les patients sont ensuite suivis pendant quelques années afin de détecter les récidives, ce qui correspond à une période de surveillance active. Malgré ces traitements, des risques de récidive et de décès persistent.
Le nivolumab (OpdivoMC) est une immunothérapie qui active le système immunitaire pour que celui-ci s’attaque à la maladie. Ce médicament peut être offert aux personnes atteintes d’un CPNPC de stade précoce chez qui l'on souhaite faciliter la chirurgie, améliorer les chances de guérison après celle-ci et prolonger la vie. Il s’administre par injection intraveineuse toutes les 3 semaines sur un total de 3 cycles avant la chirurgie, en association avec la chimiothérapie.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du nivolumab repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que l’ajout du nivolumab à la chimiothérapie en contexte néoadjuvant procure une plus grande réduction de la taille de la tumeur avant la chirurgie et réduit les risques de récidive après celle-ci par rapport à la chimiothérapie seule. Toutefois, aucun bénéfice sur l’espérance de vie n’a été démontré comparativement à la chimiothérapie seule. Les effets secondaires du nivolumab qui s’ajoutent à ceux de la chimiothérapie sont jugés acceptables, considérant les bénéfices potentiels de ce traitement et vu que le médicament ne semble pas nuire à la qualité de vie. Une autre étude a comparé indirectement l’association nivolumab et chimiothérapie en contexte néoadjuvant à différents traitements, notamment à la chimiothérapie adjuvante, mais les résultats sont très incertains. Somme toute, le nivolumab représente une nouvelle option de traitement à ce stade de la maladie et répond à un besoin de santé jugé important.
Le coût de traitement par OpdivoMC est acceptable. De plus, comparativement à la chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie des patients) est favorable. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’ajout d’une indication reconnue à OpdivoMC entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 15,6 millions de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 1 054 patients.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement pouvant réduire le risque de récidive. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre d’ajouter une indication reconnue à OpdivoMC à la condition que son utilisation soit encadrée.