Extrait d'avis au ministre

Padcev (cancer urothélial en association avec pembrolizumab- 1ère intention)

Dénomination commune / Sujet : enfortumab védotine
Nom du fabricant : Pfizer
Forme : Pd. Perf. I.V.
Teneur : 20 mg, 30 mg

Indication : En association avec le pembrolizumab pour le traitement de 1re intention du carcinome urothélial localement avancé non résécable ou métastatique

Recommandation de l'INESSS
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Décision du Ministre
Surseoir à la décision (2025-02-05)

Évaluation publiée le 03 janvier 2025

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Extrait d'avis au ministre sur Padcev 772 KiO

À l’intention du public

Le carcinome urothélial est un cancer assez fréquent qui apparaît surtout dans la vessie, mais qui peut également toucher le système urinaire. Il s’agit d’une maladie grave qui concerne particulièrement les personnes de 65 ans ou plus, et davantage les hommes que les femmes. Bien que dans la majorité des cas, le carcinome urothélial soit détecté au début de la maladie et puisse être guéri notamment au moyen d’une chirurgie, il a tendance à réapparaître chez beaucoup de personnes malgré les traitements et à progresser vers un stade plus avancé, voire à s’étendre à d’autres parties du corps (cancer métastatique). Actuellement, lorsque le cancer ne peut pas être opéré ou qu’il est métastatique, les personnes peuvent tout d’abord recevoir une chimiothérapie composée de la gemcitabine et d’un sel de platine (cisplatine ou carboplatine). Les personnes chez qui le cancer ne progresse pas pendant la chimiothérapie peuvent recevoir l’avélumab (BavencioMC), une immunothérapie, pour maîtriser la maladie à long terme ou pour retarder sa réapparition. 

L’enfortumab védotine (PadcevMC) est un traitement qui combine un médicament anticancéreux et un anticorps qui cible une protéine particulière sur les cellules cancéreuses, appelée nectine-4. Il est utilisé pour traiter le cancer urothélial inopérable ou métastatique, chez les patients qui n’ont jamais été traités auparavant à ce stade de la maladie. Il est donné en association avec le pembrolizumab (KeytrudaMC), une immunothérapie. L’enfortumab védotine et le pembrolizumab s’administrent par la voie intraveineuse. Comme les autres traitements offerts à ce stade de la maladie, ils visent à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la vie et à améliorer le confort des patients. 

L’évaluation de l’enfortumab védotine en association avec le pembrolizumab repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats démontrent que ce traitement permet de prolonger la vie des patients d’environ 15 mois par rapport à la chimiothérapie. Plusieurs effets secondaires sont fréquents, comme les réactions cutanées et les engourdissements dans les mains ou les pieds, mais ils peuvent être pris en charge selon les cliniciens. Enfin, ce traitement ne semble pas nuire à la qualité de vie des patients par rapport à la chimiothérapie. 

Le coût de traitement de l’enfortumab védotine en association avec le pembrolizumab est élevé. Il est supérieur à celui des chimiothérapies suivies ou non d’un traitement d’entretien par l’avélumab. Ce coût additionnel ne peut être justifié par les bienfaits cliniques qu’il procure (c.-à-d. ses effets bénéfiques sur la durée et la qualité de vie des patients). De fait, le rapport entre son coût et son efficacité par rapport aux chimiothérapies n’est pas favorable. 

De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’ajout de cette indication reconnue à l’enfortumab védotine entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 280,8 millions de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 1 515 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement permettant de prolonger la vie le plus longtemps possible et de maintenir une bonne qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, l’INESSS doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser PadcevMC en association avec KeytrudaMC pour le traitement de 1re intention du carcinome urothélial localement avancé non résécable ou métastatique, à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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