Extrait d'avis au ministre

Paxlovid (COVID-19)

Dénomination commune / Sujet : nirmatrelvir/ritonavir
Nom du fabricant : Pfizer
Forme : Co.
Teneur : 150 mg – 100 mg (30 comprimés), 150 mg – 100 mg (20 comprimés)

Indication : Pour le traitement de la COVID-19

Recommandation de l'INESSS
Inscription – Avec conditions

Décision du Ministre
Inscrire aux listes des médicaments-Médicament d'exception (2024-05-23)
Surseoir à la décision (2024-02-01)

Évaluation publiée le 19 janvier 2024

Téléchargez l'Avis au ministre sur Paxlovid (COVID-19)

Extrait d'avis au ministre sur Paxlovid 0,97 MiO

 

La COVID-19 est une infection respiratoire causée par un virus de la famille des coronavirus appelé SRAS-CoV-2. Les symptômes principaux s’apparentent à ceux d’un rhume ou d’une grippe, soit une toux sèche, de la congestion nasale, un mal de gorge, de la fièvre et de la fatigue. Bien que la plupart des personnes infectées présentent des symptômes d’intensité légère à modérée, les personnes plus âgées, celles ayant un système immunitaire affaibli ainsi que celles atteintes d'une ou plusieurs comorbidités ont un risque élevé de complications pouvant mener à l’hospitalisation ou au décès.  

La prévention et la prise en charge actuelle de la COVID-19 incluent la vaccination et l’usage de médicaments antiviraux pour les patients symptomatiques. Au Québec, le nirmatrelvir/ritonavir ou PaxlovidMC, le remdésivir (VekluryMC) et le sotrovimab (XevudyMC) sont les 3 médicaments utilisés pour traiter la COVID-19 légère à modérée. PaxlovidMC est le 1er traitement oral spécifique contre la COVID-19 et est indiqué chez des patients adultes symptomatiques non hospitalisés qui sont exposés, du fait de leur condition, à un risque de progression vers une forme grave de la maladie. Il n’est pas inscrit sur les listes des médicaments, mais offert à la population québécoise par le biais d’un programme confié, mis en place le 17 mars 2022 pour assurer la gratuité des traitements de la COVID-19 aux personnes admissibles. PaxlovidMC vise à éviter le développement de complications et, ainsi, de diminuer les risques d’hospitalisation ou de décès liés à la COVID-19. Il est prévu que le programme confié assurant l’accès à PaxlovidMC prenne fin, ce qui générera un besoin à combler chez la population ciblée.

L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables de PaxlovidMC repose sur plus d’une cinquantaine d’études de qualité méthodologique modérée, dont 3 menées en contexte réel de soins au Canada. Dans leur ensemble, les résultats d’efficacité des différentes études sont concordants et indiquent que PaxlovidMC permet de réduire significativement les hospitalisations et les décès associés à la COVID‑19, par rapport à un placebo ou à l’absence de traitement. Certaines études indiquent que l’ampleur du bénéfice procuré par PaxlovidMC pourrait varier selon l’âge des patients, le statut vaccinal, le délai depuis la dernière dose de vaccin ou la présence de certaines comorbidités. Bien que son utilisation soit à proscrire chez les patients prenant certains médicaments, le traitement est jugé sécuritaire lorsque les contre-indications et précautions d’emploi sont respectées.

Les cliniciens du Québec ont acquis une bonne expérience de PaxlovidMC depuis la mise en place du programme confié. L’implication des pharmaciens dans la prescription du médicament a permis d’en faciliter l’accès et de réduire la pression exercée sur le système de santé au niveau de la 1re ligne. Toutefois, une meilleure information des patients quant aux conditions d’admissibilité au PaxlovidMC et une plus grande disponibilité des tests de dépistage de la COVID-19 favoriseraient davantage l’accès au médicament en temps opportun pour les personnes ayant un haut risque de complications.

Le coût d’un traitement par PaxlovidMC est élevé. De plus, comparativement aux meilleurs soins de soutien, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée de vie et sur la qualité de vie des patients) n’est pas favorable. L’INESSS estime que le risque d’infection, l’évolution des variants, la gravité et la prise en charge de la maladie au cours des 3 prochaines années comportent trop d’incertitude pour être en mesure d’estimer les dépenses additionnelles que le remboursement de PaxlovidMC entraînerait sur le budget de la RAMQ et le régime général d’assurance médicaments.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser PaxlovidMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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