Extrait d'avis au ministre

Torisel

Dénomination commune / Sujet : Temsirolimus
Nom du fabricant : Wyeth
Forme : Solution pour perfusion intraveineuse
Teneur : 25 mg/ml

Indication : Adénocarcinome rénal avancé

Recommandation de l'INESSS
Avis de refus – Aspects économique et pharmacoéconomique 

Décision du Ministre
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Évaluation publiée le 01 octobre 2008

Description du médicament

Le temsirolimus est un inhibiteur sélectif d’une kinase intracellulaire, la mTOR. Il cause une interruption de la division cellulaire et une perturbation de l’angiogénèse. Santé Canada a reconnu son utilisation pour le traitement de l’adénocarcinome rénal avancé. Actuellement, deux médicaments figurent aux listes de médicaments pour le traitement de l’adénocarcinome rénal, soit l’interféron alfa-2b (Intron AMC) et le sunitinib (SutentMC). Ce dernier est reconnu par le Conseil pour le traitement de première intention de l’adénocarcinome rénal métastatique à cellules claires.

Valeur thérapeutique

Concernant l’usage du temsirolimus comme traitement de deuxième intention de l’adénocarcinome rénal avancé, le Conseil juge qu’aucune conclusion probante ne peut être tirée de l’essai d’Atkins (2004). En effet, il s’agit d’une étude de recherche de doses sans comparaison avec un autre traitement actif.

En contrepartie, l’efficacité et l’innocuité du temsirolimus comme traitement de première intention de l’adénocarcinome rénal avancé sont mieux documentées. De fait, dans l’étude de Hudes (2007), on le compare notamment au traitement standard avec l’interféron alfa (INF‑α) chez une population n’ayant jamais reçu de thérapie systémique pour ce cancer. En outre, les sujets présentent une maladie avec un pronostic défavorable, caractérisé par la présence d’au moins trois facteurs de risque pronostique sur six. Les résultats de cette étude démontrent un avantage modeste du temsirolimus sur plusieurs paramètres d’efficacité par rapport à l’INF‑α, et ce, à la fois pour les cancers à cellules claires et ceux qui n’en contiennent pas Les principaux constats sont les suivants :

  • la survie globale médiane a augmenté de 3,6 mois (10,9 mois contre 7,3 mois);
  • la survie médiane sans progression a augmenté de 1,9 mois (3,8 mois contre 1,9 mois);
  • le taux de bienfait clinique, défini par le pourcentage de personnes avec une réponse objective ou une stabilisation de la maladie pendant plus de 24 semaines, a doublé (32,1 % contre 15,5 %).

Enfin, il importe de souligner que la très grande majorité de la clientèle visée par cette étude ne comptait jusqu’à maintenant que sur l’INF‑α comme option de traitement.

Dans cette même étude, on rapporte que le temsirolimus entraîne plusieurs effets indésirables avec une fréquence de plus de 50 %, telles l’éruption maculopapulaire, la mucosite et l’asthénie. Toutefois, il provoque moins de réactions de grade 3 ou 4 que l’INF‑α, malgré l’importance de leur fréquence d’apparition. En outre, beaucoup plus de personnes ont cessé précocement le traitement à l’INF‑α en raison d’effets indésirables.

En définitive, le Conseil reconnaît la valeur thérapeutique du temsirolimus, bien que modeste, pour le traitement en première intention de l’adénocarcinome rénal avancé en présence de plusieurs facteurs de risque de mauvais pronostic, à la fois pour les cancers à cellules claires et ceux qui n’en contiennent pas.

Aspects économique et pharmacoéconomique

Le prix d’une fiole de 30 mg de temsirolimus est de 1 250 $. Le coût pour quatre semaines de traitement est de 5 000 $; il correspond au double de celui de l’INF‑α pour la même période. Basé sur les durées médianes de traitement dans l’étude de Hudes, on peut s’attendre à ce que le coût global du traitement avec le temsirolimus s’élève à 21 250 $ comparativement à 4 895 $ pour l’INF‑α.

D’un point de vue pharmacoéconomique, le Conseil croit que le ratio coût-utilité différentiel du temsirolimus en comparaison avec l’INF‑α est de plus de 160 000 $ par année de vie pondérée par la qualité. Ce ratio très élevé ne permet pas de reconnaître le temsirolimus comme une option de traitement coût-efficace chez la population de l’étude de Hudes. De plus, l’évaluation de l’incertitude entourant le ratio n’est pas négligeable, notamment en ce qui a trait aux gains possibles en termes de survie globale et de qualité de vie. Ainsi, le Conseil est d’avis que le temsirolimus ne rencontre pas les critères économique et pharmacoéconomique.

Conclusion

En conséquence, le Conseil considère que ToriselMC ne rencontre pas les critères économique et pharmacoéconomique et a recommandé de ne pas inscrire ce médicament sur la Liste de médicaments — Établissements.

 

Principales références utilisées

Atkins MB, Hidalgo M, Stadler WM, et coll. Randomized phase II study of multiple dose levels of CCI-779, a novel mammalian target of rapamycin kinase inhibitor, in patients with advanced refractory renal cell carcinoma. J Clin Oncol 2004; 22(5): 909-18.

Hudes G, Carducci M, Tomczak P, et coll. Temsirolimus, interferon alfa, or both for advanced renal-cell carcinoma. N Engl J Med 2007; 356: 2271-81.

Note : D’autres références publiées ou non publiées ont été consultées.

 

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